Alain Montanguon – artiste sculpteur

” L’art est un cri qui nous sauve de l’étouffement.” – Francis Bacon

Après une retraite en 2013 et plusieurs vies professionnelles, Alain Montanguon découvre la sculpture comme on tombe en amour : avec les mains d’abord. Tactile, instinctif, il se laisse séduire par l’argile, matière vivante qui résiste et guide. En 2016, il se forme au modelage du corps humain, puis à partir de 2019, son style s’impose comme une évidence.

Le choc visuel face à l’oeuvre sculpturale de Marc Petit, puis la rencontre presque mystique avec des ceps de vigne tordus et des arbres tourmentés par le vent, donnent naissance à une série brute et sensible. L’écorce devient peau, la souche devient torse, le bois porte la mémoire du vivant. Chez lui, l’homme est un arbre debout, cabossé, calciné parfois, mais debout.

Artisan-sculpteur autodidacte, il ne cherche ni la séduction, ni l’harmonie parfaite. Ce qui l’intéresse, c’est l’émotion. Il avance sans plan, guidé par l’intuition et les suggestions de la matière. Certaines œuvres – Repos, Cœur brisé, Méditation – naissent d’une intention ; d’autres, du hasard. Toujours, elles interrogent : notre fragilité, notre ancrage, notre absurdité parfois.

Ses sculptures, graves et charnelles, sont des êtres hybrides. Un maillon entre le végétal et l’humain. Le visage y offre la finesse, le corps la tension. Il se qualifie d’optimiste désespéré. Comme les grottes de Lascaux, son travail mêle le brut et l’élan. Il sculpte pour comprendre. Pour toucher juste. Avec les mains. Et l’âme.