Daniel Bondard – artiste peintre

« On met longtemps à devenir ce que l’on est. » — Friedrich Nietzsche

Il a d’abord choisi la voie des certitudes, médecine puis informatique : un parcours sérieux, structuré presque logique. Et pourtant, toujours, un crayon l’accompagnait. Il dessinait en silence comme on respire, comme on écoute. Sans faire de bruit, l’art l’attendait.

Il y a une quinzaine d’années, il se laisse enfin rattraper. Trois années de formation et la révélation : l’acrylique, fluide et vif, devient son terrain de jeu. Il y ajoute de la poudre de marbre ; la matière prend du relief, du corps, du mystère. Il ne peint pas : il sculpte la lumière.

Daniel crée ses propres outils, travaille sur papier ou panneau de bois pendant que ses toiles se reposent. Il n’a pas de plan, pas de barrière. Il avance, guidé par l’instinct. Parfois, c’est une couleur, une forme aperçue en marchant, un éclat dans son jardin. Son geste répond à une émotion ; sa création est vivante, mouvante, presqu’organique.

Ses œuvres, toutes différentes, semblent pourtant s’accorder sur une même fréquence : celle du regard intérieur. L’abstraction s’impose à lui naturellement comme un langage sans mots, un dialogue entre le visible et l’invisible.

Scientifique dans l’âme, il teste, cherche, comprend… mais peint avec le cœur. Et, quand il croit avoir terminé, il regarde. De loin. Comme un témoin de ce qui s’est révélé.

Longtemps, il n’a pas su qu’il était peintre. Aujourd’hui, il le sait. Parce que la peinture est venue le chercher là où il ne s’attendait plus à l’y trouver : au plus près de sa vérité.