Danielle Aspis – artiste numérique

Danielle Aspis – artiste numérique

Mon Arbre, Série 7, A39, 2019

« L’art est un espace de jeu qui embellit le monde ou le déconstruit. »

Passionnée par la photographie depuis toujours, le parcours universitaire de Danielle est vaste : diplômée en Esthétique, et en Suicidologie, et docteur en Histoire et civilisations, Danielle Aspis emploie sa grande culture accumulée par ses diverses formations mais également par son goût et par son attrait naturel pour l’Art, à embellir le monde.

Si, pour elle, la photographie humaniste, celle qui place l’Humain au centre de ses préoccupations, est l’une des plus importantes créations du 20ème siècle, elle s’interroge sur l’importance de tout voir et de tout matérialiser par l’image. En effet, ces derniers temps, notre monde connait des cataclysmes provoqués par sa propre main, les guerres ou encore les attentats à grande échelle. Avec la rapidité des réseaux sociaux et la recherche absolue du « Buzz », de l’exclusivité, de l’image la plus choquante qui permettra de se mettre un peu en avant, l’humain se crée des traumatismes, et interagit parfois très négativement, parfois positivement. L’artiste, à travers ses œuvres photographiques, mais également ses thèses et recherches écrites, s’applique à partager sa théorie mais également à l’appliquer à elle-même. Refusant de se laisser aller à la surconsommation d’écran, évitant la télévision et autres dérivées, depuis son adolescence, Danielle développe sa réflexion et sa culture par la lecture, le cinéma, le théâtre, la visite d’expos, la participation à des colloques et conférences. Ces activités, qui suscite chez elle la recherche historique, théorique, et plastique sont trop souvent oubliées à son sens et pourtant elles permettent de « voir » plus loin que les images reçues ou préconçues et souvent ultra et hyper-violentes que notre société s’impose. Ainsi, après les attentats, elle se déplacera pour aider les survivants plutôt que de nourrir son esprit du mal absolu.

Inspirée de ses multiples interrogations, de ses recherches et de sa curiosité artistique qui la pousse dès le primaire à participer à un programme de visites hebdomadaires de musées ou encore à suivre des représentations théâtrales à l’adolescence, et de les photographier un peu plus tard, elle choisit de documenter la vie et transforme les espaces de production, de création et de réception en lieux de recherche esthétiques, délimités par des modalités numériques. Le monde est son espace de création et elle choisit de l’embellir en jouant avec ses images numériques, déstructurant les matières en ajoutant de la couleur, en façonnant les saturations chromatiques ou en faisant varier les formes. Mais elle sait aussi, parfois, revenir à la photographie initiale.

Son objectif est de dépasser l’immédiateté de la vie. C’est, pour elle, ni plus ni moins qu’une question de survie, pour ré-aborder la vie avec optimisme et persévérance. Le réel est trop violent. Comme le peintre avec la peinture, elle se sert des pinceaux et outils numériques pour poétiser l’espace, et retrouver un temps long.

Si l’avènement des réseaux sociaux a permis beaucoup d’améliorations en termes de circulation d’informations et de communication, il a également supprimé la temporalité historique en rendant tout transformable et transportable. Danielle, à travers ses écrits et ses œuvres, nous offre un voyage vers le calme et l’apaisement de nos sens, afin de rendre actuel une spatialité devenue virtuelle, tenue vers un idéal, où la joie et la sérénité se renouvelleraient.

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