Daniel Boone – Peintre

Comme un pèlerinage sans fin… Daniel Boone pratique la peinture dans sa longue tradition des arts libéraux, où la liberté créatrice n’est pas détachée du travail de l’artisan, l’artisan qui fait de son mieux, humblement, en quête d’une perfection toujours fuyante et impossible, sans pour autant se prendre pour un « artiste » et sans se prendre trop au sérieux, car à son estime, le terme d’« artiste » est très prétentieux pour sa fantaisie. Ce faisant, il exprime aussi son rejet radical de la théorie de la table rase de l’art contemporain.

Ayant grandi dans un milieu familial baigné dans l’histoire de l’art et la peinture, il perpétue, à sa manière singulière, teintée de surréalisme et d’onirisme, ce grand héritage et cette grande tradition, comme un trait d’union entre les hommes et à travers les siècles, comme si Georges de la Tour, Vermeer ou Balthus regardaient par-dessus son épaule, étonnés, amusés peut-être, d’apercevoir, ici et là, peuplant ses tableaux… un ballon de football, la plage de Copacabana, John Lennon, des personnages flottant dans l’air…

L’œil écoute, l’œil médite, la main peint lentement, imperceptiblement, toujours en doute, dans la quête d’une harmonie suspendue, dans l’attente de l’inattendu et de la bonne surprise de la peinture.

Le peintre recrée son univers personnel dans un imaginaire surprenant et décalé. Il y dévoile son être sensible, inconsciemment, sans presque le vouloir, comme à travers un filtre, comme à travers une porte, une tenture, de biais. Tout son espoir est qu’un dialogue infini, muet, complice, se noue entre ses toiles et le spectateur… comme dans un pèlerinage sans fin.