Françoise Veit – Artiste peintre

Si connaître toutes les nuances du cercle chromatique n’a pas de secret pour Françoise Veit, c’est parce qu’au cours de sa carrière, elle l’a étudié et même enseigné. Cette maîtrise s’en ressent sur ses tableaux et l’on ne peut qu’être admiratif devant toute l’harmonie qui s’en dégage.

Originaire des Vosges, Françoise Veit est aujourd’hui installée à Mulhouse, en Alsace. C’est là, dans son atelier établi à l’étage de sa maison qu’elle a créé son univers magique. Porte close, au son de la voix de son chanteur préféré, elle peut rester toute la journée à peindre sans voir le temps filer. Les murs transpirent la technique et dégagent un sentiment de plénitude : tout n’est que douceur et harmonie de couleurs. À travers les toiles de notre artiste, on s’évade et l’on se surprend à vouloir traverser le médium pour passer un instant de l’autre côté, celui de la sérénité.

Françoise a eu la chance de beaucoup voyager. De ses nombreux périples, dont certains à l’autre bout de la planète, elle a ramené des photos et surtout des souvenirs, gravés dans sa mémoire. Parmi ses destinations favorites, des îles au large du Venezuela, encore des îles comme Maurice ou la Crète, et bien sûr le Pérou qui tient une place chère dans son cœur. Elle y a d’ailleurs réalisé moult expositions et répondu à des commandes personnalisées, d’amateurs charmés par sa peinture.

Il faut dire qu’elle a passé toute sa vie avec un crayon, un burin ou un pinceau à la main. Formée au métier de dessinatrice textile, elle se dirige vers les arts graphiques, mais c’est dans le milieu de l’imprimerie qu’elle passera le plus gros de sa carrière. Elle sera recrutée pour ses connaissances et son savoir-faire afin d’instruire des élèves issus des beaux-arts. Transmettre ! Voilà ce qu’elle a accompli avec ferveur et application pendant de nombreuses années.

Lorsque l’heure de la retraite a sonné, c’est tout naturellement qu’elle s’est orientée vers la peinture pour continuer, comme elle le dit, dans la chromatique. Intarissable travailleuse, elle peut rester des heures dans sa bulle. Par la technique du couteau, elle projette la lumière qui semble jaillir du médium blanc. Par à-coups, elle donne vie à des détails et des volumes dont elle seule en a le secret. « C’est le couteau qui donne cette impression si fine de la lumière », nous confie-t-elle dans un murmure, elle si solaire et discrète à la fois.

Ses thèmes de prédilection sont les beautés de la nature : les neiges, les marines, la flore. Pour s’inspirer, elle n’hésite pas à parcourir des kilomètres pour photographier des paysages enneigés. Cela part souvent d’une photo, avant de dériver sur la toile. L’œuvre en devenir, elle la médite et reproduit intérieurement toutes les nuances qui la composeront. « Je suis à la poursuite de cette merveilleuse sûreté qui associe le trait à la couleur », puis, d’une maîtrise parfaite, elle saisit ses tubes de couleurs primaires, les dose savamment pour réaliser ses mélanges et même son propre noir. D’un geste assuré, doublé d’une sensibilité rare, les peintures à l’huile déposées en couches successives confèrent volumes et contrastes, révélant des paysages ou des instants de vie de toute beauté.