Jocelyne Lardoux – Bouvier – Sculptrice

Jocelyne Lardoux – Bouvier – Sculptrice

Rêveries et ronds dans l'eau_

 « Je vois mon travail comme une longue conversation avec le bois. » Les sculptures provoquent bien souvent la surprise. En effet, comment cette femme, si menue peut-elle créer de telles pièces? Car c’est à de véritables troncs qu’elle s’attaque avec bien peu d’outils : un maillet, un ciseau à bois, quelques gouges… Rien de plus.

Commence alors un véritable corps à corps. Elle travaille essentiellement des bois locaux, avec une préférence pour le merisier, le tilleul, le pommier. « La douceur qu’il est possible d’atteindre, avec ces bois, après un très long ponçage, me semble inégalable. »

 L’artiste estime qu’une sculpture doit accrocher la lumière, la capter et que toute ligne doit mener quelque part. Ce sont là des phrases que l’on peut lire sur les murs de son atelier. Longtemps la féminité a été son thème de prédilection. « J’aime les courbes, les rondeurs. Sans être figuratives, mes sculptures évoquent le corps de la femme mais le bois m’emmène de plus en plus vers des formes abstraites. » Jocelyne voit son travail comme un dialogue avec le bois, une longue conversation durant laquelle elle met en valeur la personnalité du morceau choisi, l’essentiel de ce qui est en lui, en essayant même de l’accentuer, tout en posant ce qu’elle-même souhaite sculpter, la trace qu’elle désire y laisser. « Cette recherche, cette connivence me passionne. Observer le bois, trouver ce qu’il est, afin de le mettre en valeur tout en y déposant mon écriture. » L’artiste aime exposer son travail pour le plaisir de la rencontre, du partage. Il est vrai que ses sculptures, d’une douceur sans pareille, longuement poncées puis cirées, attirent le regard mais aussi les mains. « Peut-on toucher ?»

C’est toujours la question posée lors des expositions. Bien sûr, que l’on peut toucher, caresser. C’est même recommandé. Si l’artiste a toujours été passionnée par l’art, (enfant, ce sont des livres de peinture qu ‘elle empruntait à la bibliothèque), la sculpture est arrivée de façon fortuite dans sa vie, grâce à une rencontre avec un vieux monsieur de quatre vingt huit ans, lui même sculpteur, qui lui a transmis cet amour du bois. Depuis cette rencontre, une chose est sûre, la sculpture fait bel et bien partie intégrante de sa vie. D’ailleurs, dès qu’un travail est terminé, un morceau de bois est immédiatement choisi et posé sur l’établi. Sinon, comme un vide s’installe. Poursuivre ce chemin est devenu une nécessité. C’est d’ailleurs ce que l’on a envie de lui dire, de continuer, pour son bonheur et celui de nos yeux.

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